Comment se forme un orage ? Comment les imaginer en 2050 ?

10/02/2025

Ce que nous réserve le réchauffement général de la surface de la Terre est, entre autres, une augmentation de la fréquence des orages. Cette affirmation, tu l'as peut-être entendue, mais si tu es un peu curieux, tu peux te poser la question : quel est le rapport entre le réchauffement climatique et les orages ?
Pour répondre à cette question, il faut d'abord comprendre ce qu'est un orage et dans quelles conditions cet événement climatique se forme-t-il.

Formation d'un orage

Les orages sont des phénomènes climatiques naturels qui découlent de la formation d'un nuage appelé cumulonimbus. Ce type de nuage se forme dans des conditions de températures bien précises, à savoir un air chaud au niveau du sol et un air froid en altitude.

Le processus de formation commence à partir du moment où l'air chaud monte en altitude, puis se fait refroidir à plusieurs kilomètres d'altitude jusqu'à ce que l'air chaud condense, cédant son humidité contenue à l'atmosphère. Le phénomène physique de condensation est visible tous les jours dans nos vies, comme l'exemple de la buée sur les fenêtres l'hiver. Cette condensation est le principal phénomène qui engendre la formation d'un nuage au sens le plus classique du mot. C'est bien une condensation rapide et massive qui va différencier le cumulus du cumulonimbus.

À ce stade-là, le jeune cumulus est visible à l'œil nu. Il se distingue par une couleur foncée qui traduit la forte densité d'eau. 

En moyenne, un cumulonimbus fait entre 9 à 15 km de hauteur et 5 à 15 km de longueur. En altitude, se forment des cristaux de glace sous -56°C. C'est à partir de ce moment-là que la foudre va commencer à se générer par les nombreux frottements de gouttelettes d'eau et de cristaux de glace brassés à haute vitesse dans le cumulonimbus.

Ces agitations vont faire monter en potentiel l'ensemble de la même manière que les frottements entre ta peau et un pull synthétique qui te font monter en potentiel électrique, appelé "électricité statique". La différence est que, concernant ton pull, la tension électrique sera de l'ordre de quelques volts, alors qu'un cumulonimbus peut atteindre des valeurs bien plus élevées, comme nous allons le voir par la suite.

Le cumulonimbus est chargé positivement en hauteur tandis que la surface de la Terre est négativement chargée. La foudre se comporte donc exactement de la même manière qu'une pile. Les arcs électriques, que l'on appelle communément éclairs, se produisent majoritairement à l'intérieur du nuage, mais ceux qui touchent le sol sont les plus destructeurs.

Grandes imprécisions des prédictions Météo-France 

Mais qu'il est dur de prévoir précisément un orage ! C'est probablement ce que l'on pourrait entendre de la part des salariés de Météo-France se tirant les cheveux dans les couloirs ! En effet, c'est un phénomène encore mal compris, à tel point que l'œil nu et l'intuition naturelle restent encore les meilleurs moyens de prévoir un orage. Ce n'est pas très efficace, car malheureusement, à ce stade-là, tu n'as plus que quelques minutes pour t'organiser.

La formation d'un orage dépend d'énormément de paramètres comme le type de végétation, le relief, l'humidité du sol, la température, etc. Il est impossible de contrôler tous ces paramètres, et je ne t'ai cité que les paramètres connus les plus significatifs. C'est donc pour cela que les cartes météo ne donnent des prévisions qu'à l'échelle du département sous forme de "vigilance rouge, jaune ou orange".

Conséquences

Ce phénomène, si commun, est d'une violence inouïe à ses points d'impact. On peut, entre autres, y enregistrer des températures atteignant les 30 000°C et des tensions atteignant les 100 millions de volts. Cela génère une onde de choc due à la dilatation de l'air, qui émet un son de 130 dB, soit l'équivalent du bruit d'un avion au décollage.

Les orages ne sont clairement pas à négliger. Les dégâts sont multiples, dans tous les secteurs : bâtiment, énergie, environnement… On peut citer les incendies, les surtensions dues aux courants capables de remonter les prises de terre, ou encore l'éclatement de matériaux. En effet, au point d'impact, nos 30 000°C sont capables de vaporiser instantanément toute l'eau contenue dans n'importe quel matériau.

Un arbre multicentenaire peut être calciné par la foudre, et l'homme n'est pas épargné. Si ce n'est pas la mort qui survient, il peut y avoir des lésions oculaires en cas d'exposition directe au flash lumineux, ou encore des brûlures graves nécessitant une amputation.

Les orages s'accompagnent aussi de vents pouvant atteindre 140 km/h, parfois capables de générer des tornades. Il peut y avoir de la grêle, qui n'est ni plus ni moins que les cristaux de glace dont nous parlions, précipités au sol avant d'avoir pu fondre.

Enfin, les crues intenses sont de plus en plus fréquentes à cause de l'artificialisation des sols, qui ne peuvent plus absorber les 50 à 100 L d'eau par mètre carré que l'orage peut déverser en seulement quelques dizaines de minutes. Tous ces dégâts coûtent des milliards d'euros chaque année, rien qu'en France.

En quoi seront-ils plus nombreux ?

Aujourd'hui, il est très clair que le phénomène sera de plus en plus fréquent à cause du réchauffement climatique, car nous avons vu que les orages dépendent directement de la température du sol.

Si l'on prend une année globalement chaude comme 2022, on compte pas moins de 560 000 impacts de foudre en France, concentrés entre juin et août. En comparaison, une année plus froide comme 2012 n'a enregistré que 335 000 impacts, soit presque moitié moins.

Avec une augmentation moyenne de 2,5°C en 2022 par rapport à 2012, on constate que cela peut quasiment doubler le nombre d'impacts de foudre. Il n'est donc pas exclu qu'en 2050, la foudre puisse s'abattre sur la France métropolitaine avec un million d'impacts nuage-sol par an, causant des milliards d'euros de dégâts.

Ce qui est particulièrement inquiétant, c'est qu'un air plus chaud peut contenir davantage d'humidité. Pour chaque degré supplémentaire, l'air peut stocker 7 % d'humidité en plus, ce qui signifie que les crues associées aux orages seront plus violentes et plus fréquentes.

Conclusion

Voilà, les orages n'ont plus de secrets pour toi. En conclusion, l'orage est un phénomène naturel mal expliqué par les scientifiques et difficilement anticipable. Nous avons vu que, à cause du réchauffement climatique, les orages vont devenir plus fréquents et plus destructeurs.

Nous devons donc choisir entre investir aujourd'hui dans la transition écologique ou payer les conséquences plus tard. Malheureusement, les décideurs politiques ont tendance à penser à court terme, alors qu'il faut voir loin.

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